Un diplôme peut afficher la mention « bac +5 » sans pour autant garantir l’obtention du grade de master. Des établissements privés délivrent des titres reconnus au niveau bac +5, mais non valides au même titre qu’un master universitaire par l’État. Certains mastères spécialisés, malgré leur renommée, ne correspondent à aucun grade universitaire officiel français.
Les recruteurs et les étudiants découvrent souvent ces subtilités lors des démarches d’équivalence ou d’inscription à l’étranger. Les différences de reconnaissance et de valeur entre bac +5, master, mastère et MBA restent sources de confusion, parfois jusque dans les procédures administratives.
Panorama des grades universitaires en France : comprendre le système LMD
En France, le système LMD, licence, master, doctorat, façonne le paysage de l’enseignement supérieur depuis le début des années 2000. Imaginé pour rendre les diplômes lisibles et comparables à l’échelle européenne, ce cadre s’appuie sur les crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System), sous la supervision du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Trois grands jalons rythment la progression universitaire :
- La licence, accessible juste après le baccalauréat, obtenue en trois ans et 180 crédits ECTS.
- Le master, qui s’ajoute après deux années supplémentaires et porte le total à 300 crédits ECTS.
- Le doctorat, ouvert en général après un master, pour celles et ceux qui visent la recherche ou l’enseignement supérieur.
Ce qui fait la force du diplôme national de master, c’est sa reconnaissance garantie par l’État, son encadrement strict et son ouverture à l’international. Pourtant, tous les cursus estampillés bac +5 ne débouchent pas sur ce grade. Certains titres délivrés par des établissements privés, même s’ils affichent un niveau équivalent, n’offrent ni les mêmes droits ni la même reconnaissance, notamment à l’étranger ou dans la fonction publique.
Le système LMD, pensé pour faciliter la mobilité académique en Europe, impose donc une attention particulière à la nature du diplôme décroché. La mention « diplôme national » atteste de l’adossement à l’université. D’autres formations, même labellisées « bac +5 », restent à l’écart du cadre universitaire européen et ne confèrent pas le même niveau d’intégration. Mieux vaut lire la mention en petits caractères avant de s’engager.
Bac +5 et master : s’agit-il du même diplôme ?
On entend partout parler de bac +5. Mais en réalité, ce terme fonctionne comme une étiquette générique : il désigne n’importe quel diplôme ou titre validé cinq ans après le baccalauréat. Dedans, on trouve le diplôme national de master, mais aussi d’autres parcours qui n’ont pas forcément la même reconnaissance institutionnelle.
Le master universitaire coche des cases précises : deux années supplémentaires après la licence, 120 crédits ECTS, délivrance par une université ou un établissement habilité par l’État. Ce diplôme national permet d’accéder au doctorat, à certains concours de la fonction publique, ou encore de circuler plus facilement dans l’espace européen.
À côté, de nombreuses écoles de commerce, d’ingénieurs ou instituts privés proposent des cursus de niveau bac +5. Certains sont inscrits au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) au niveau 7, ce qui reconnaît leur valeur professionnelle. Mais cette inscription ne signifie pas équivalence avec le master universitaire : les débouchés, les possibilités de poursuite d’études ou d’accès à certains concours peuvent différer.
Avant de s’inscrire, il faut impérativement s’assurer de la mention « diplôme national » et de l’accréditation de l’établissement. Sur le papier, la différence peut paraître subtile, mais elle pèse lourd pour la suite du parcours, que ce soit pour poursuivre des études, passer des concours ou viser un emploi public. Le choix du diplôme dès la sortie du bac dessine la trajectoire académique et professionnelle à venir.
Master, mastère spécialisé, MBA : quelles différences concrètes et quelle reconnaissance ?
Le master universitaire, délivré par les universités françaises, s’appuie sur un référentiel strict défini par le ministère de l’enseignement supérieur. Ce diplôme national, inscrit dans la logique LMD, valide 120 crédits ECTS après la licence et ouvre la porte au doctorat ou à certaines carrières publiques.
Le mastère spécialisé (MS), lui, suit une autre logique. Créé par la Conférence des grandes écoles (CGE), il cible les titulaires d’un bac +5 ou équivalent, cherchant à se spécialiser dans un secteur précis. Ce n’est pas un diplôme national, même si certains MS sont enregistrés au RNCP au niveau 7. Le mastère spécialisé s’adresse le plus souvent à des professionnels qui souhaitent renforcer une expertise très ciblée, en phase avec les besoins des entreprises.
Quant au MBA (Master of Business Administration), il s’agit d’un diplôme à vocation internationale, proposé par des écoles de commerce ou d’ingénieurs, en France ou ailleurs. Ce parcours valorise l’expérience professionnelle et vise à former des managers aptes à piloter des organisations. La notoriété du MBA dépend de l’accréditation de l’établissement (AACSB, EQUIS, AMBA) et de la réputation du programme sur le marché de l’emploi.
Voici un point de repère pour bien distinguer ces trois formations :
- Master : diplôme national, reconnu par l’État, permet d’accéder au doctorat.
- Mastère spécialisé : label CGE, spécialisation pointue, apprécié des entreprises mais hors circuit universitaire.
- MBA : diplôme international, axé sur l’expérience professionnelle, reconnaissance variable selon l’école.
En définitive, tout se joue dans la finalité et la reconnaissance du diplôme. Selon les ambitions et le secteur visé, le choix entre master, mastère spécialisé et MBA façonne des parcours très différents. Universités, grandes écoles et organismes privés proposent chacun leur vision de la spécialisation et de la professionnalisation.
Faire le bon choix selon son projet : critères à considérer pour s’orienter en bac +5
Identifier la formation taillée pour soi implique de se poser les bonnes questions : objectifs professionnels, goût pour la recherche ou pour l’action, attentes en matière de cursus. Le master universitaire offre deux grandes voies : une orientation recherche, pour ceux qui envisagent un doctorat, et une orientation professionnelle, qui privilégie l’insertion sur le marché du travail, souvent via l’alternance ou de longs stages.
Le contenu du programme pèse lourd dans la balance. Certains masters privilégient la spécialisation dès la première année, d’autres favorisent un tronc commun avant d’approfondir en seconde année. Il est utile de comparer les enseignements, la durée des stages, les possibilités d’ouverture à l’international et le taux d’insertion professionnelle après le diplôme. Les débouchés sectoriels et la réputation du master auprès des employeurs sont aussi de précieux indicateurs.
Voici quelques paramètres à examiner pour orienter son choix :
- Admission en master : sélection sur dossier, parfois accompagnée d’un entretien, avec des critères académiques exigeants.
- Coût : frais universitaires abordables pour un master public, tarifs plus élevés dans les écoles privées ou certains programmes spécialisés.
- Formation continue : possibilité pour les professionnels en activité de reprendre des études niveau bac +5.
La licence professionnelle peut aussi ouvrir, sous conditions, la porte du master. Il s’agit alors de veiller à l’adéquation entre le projet de formation et les attentes du marché de l’emploi. Diversité des parcours, offre d’alternance, équilibre entre théorie et pratique : chaque critère compte avant de s’engager dans un cursus de niveau bac +5.
Un simple intitulé ne suffit jamais à résumer la portée d’un diplôme. Pour chaque étudiant, le choix du bac +5 trace une route unique, faite d’opportunités et de portes qui s’ouvrent, ou restent closes. Reste à trouver le chemin qui, demain, vous donnera toute latitude pour avancer.


